SPECTACLE "LE CRI DU ROSEAU"... Y TAPAS |
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Une création de Zarabanda se doit d’être agréable et accessible à tous. Le propos est léger tout en restant correct et la forme distrayante mais exempte de dérapages. C’est une oeuvre sans prétention, toute simple. Sauf que, parfois, tout simplement, le simple ment. En vérité quand le menteur ment c’est l’enterrement de la vérité. Alors que quand le simple ment simplement ce n’est pas un simple mensonge mais, paradoxalement (car il faut bien dire que le paradoxal ment également), la révélation d’une vérité autre, abordable qui, si on l’aborde, nous déborde. Et nous laisse interdit. Car l’interdit aussi a sa vérité. Qui mérite d’être abordée simplement. Ne serait-ce que pour comprendre le simple pourquoi de l’interdit. Mais dans Zarabanda rien de tout cela. Tout est simple et du premier degré. Les règles y sont strictes : - il est hors de question de mettre quatre mètres de txalaparta sur un maître baroque. - on ne joue pas Piazzola à la vielle et au clavecin. - on est d’accord qu’il faudrait être fou à lier et bon à mettre en cage pour jouer du Cage avant du Senallié. - personne ne composera jamais une oeuvre contemporaine pour un djembe et quatre sanzas (dont une à eau) donc inutile de chercher un titre. - il n’est pas question de jouer Abderrahmann trois avant de citer Chopin. - Erik Satie n’a rien à voir avec Gaston Lagaffe. - comme il n’y a pas de tigre dans Uccellini il est évident que Merula n’a rien à voir avec les éléphants. - il ne serait pas convenable de quitter Vivaldi sur un largo vocal. L’expression elle même est hérétique. Tout cela (et autres hypothétiques déviances inimaginables) nous est interdit car non sensé et preuve d’une totale inculture pervertie. Disons le tout net cela serait contemporainement baroque et subséquemment une ineptie dont il conviendrait de se débarrasser sans délai grâce à l’intervention virulente d’un désenvoûteur culturo-musical déterminé car tout cela pourrait créer une sorte d’envoûtement tout à fait répréhensible. Mais, heureusement, rien de tout cela dans l’oeuvre sage et simple de Zarabanda. Ce ne sont pas ces cinq fragiles femmes qui nous risqueraient à cela. Non, ces musiciennes éthérées sont de délicates porcelaines à l’esprit nourri de princesses et de ramoneur. Un condensé d’exquis. Et quand elles chantent c’est angélique, un bouquet de voix suaves à ravir. Ces artistes ne sont définitivement pas du genre à chanter du Aragon/Ferré à vous inonder la colonne vertébrale dans le silence qui suit. D’ailleurs qu’est-ce que cela viendrait faire dans un concert de musique baroque ? Est-ce que Zappa s’intéresse au basson ? Non, Zarabanda c’est harmonieusement simple et respectueux et, jamais, durant la représentation, ne sont bafouées les règles consensuelles classiques ou alors c’est tout à fait à notre insu et sans rapport avec des coïncidences existantes ou ayant existé car, comme dit le moraliste de mariage : "Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse" ; et la fermière aussi. . . Loïc Baylacq |
Quelques photos: |
Programme:Gorrets, air basqueValse n˚4 de Frédéric Chopin (extrait) Air de la Papouasie d’Erik Satie La Quinson de Louis de Caix d’Hervelois Chaconne de Tarquinio Merula Symphonies de Marco Uccellini Est-ce ainsi que les hommes vivent d’Aragon et Ferré La Calle 92 d’Astor Piazzola Suite n˚2 des quatuors parisiens de Georg-Philipp Telemann A flower de John Cage Branle de la torche Lo Hadi aingürüa, berceuse basque Sonate IV de Jean-Baptiste Senallié Suite irlandaise Concerto pour flüte, concerto pour basson: “La notte” de Antonio Vivaldi Miniac-M’boro de Jean-Michel Delavaud |
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Valse n˚4 de Chopin | |
La Quinson de Louis de Caix d'Hervelois | |
La calle 92 | |
Courante de Georg-Philipp Telemann | |
Lo haidi (berceuse basque) | |
Suite traditionnelle irlandaise (extraits) | |
Concerto "La notte" de Antonio Vivaldi (presto) |
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